Si nous parlions du pain juif et de la femme dans cette belle histoire…

Ce pain authentique, complet, au son, au seigle, aux noix, pain de mie, avec ou sans gluten…

Ce pain aux saveurs, couleurs, textures et au goût doux (caractéristiques du pain français).

Ce pain symbole de partage, mis en scène dans le film La Femme du boulanger, où le mari décide de faire la grève du pain parce que sa femme est partie. Alors, tout le village se mobilise pour la retrouver.

Ce pain « passion », car notre rapport au pain recèle une part de mystère.. – « aliment culturel, symbolique et identitaire, comme l’écrit Doina Crueean dans sa thèse, le pain nous permet de nous inscrire dans une continuité culturelle, patrimoniale, dans un récit collectif celui de la famille, du quartier, du village ou encore de la nation. » Sa thèse, au sein du laboratoire GEPEA, porte sur « l’élaboration de pain réduit en sel, enrichi en vitamine B4 et cuit grâce à des procédés innovants de cuisson ».

Ce pain, aliment de vie à partir de trois ingrédients fondamentaux, de l’eau. du sel et de la farine.. Ce pain dont les secrets de fabrication sont connus et désormais partagés par les plus grands chefs.

Ce pain célébré par le poète Lamartine: « Ce n’est pas seulement du blé qui sort de la terre labourée c’est une civilisation tout entière. »

Ce même pain, tressé sur une table de Shabbat, raconte une autre histoire, celle des femmes dans la Bible, des femmes aujourd’hui Il raconte la « halla », élément de notre patrimoine culturel. Halla chez les ashkénazes, pain plat arabe façon pita, parfumé et sucré chez les séfarades, crêpes pour les Ethiopiens, jahnoun chez les Yéménites, chapati chez les Indiens…

Ce sont les femmes qui racontent: « Le pain qu’il faut (pour la fête) est celui que je fais. » Ce pain maison est le pain de la mère (transmis par la mère). « Cette fabrication, la plus rituelle dans les préparations culinaires, impérativement festive, sacrée et bénie… donne toute la dimension de la fête juive », souligne l’anthropologue Joelle Bahloul.

Ce sont elles qui prélèvent un morceau de pain (Hafrachat Halla), au moment de la fabrication de la pâte, comme au temps du Temple, pour être donné aux prêtres, les Cohanim. Cette mitsva est mentionnée dans la Thora (Paracha Chelah).

Sarah confectionnait son pain de shabbat et, miracle, il conservait sa fraicheur d’un vendredi à l’autre. « Dans son rôle de matriarche, Sarah posa les fondations pour le futur de l’odyssée spirituelle de chaque femme juive » * Ce sont elles qui pétrissent la pâte, et sentent comment les ingrédients de farine et d’eau – physique et spirituel – se réunissent. Pain d’union, de réunion autour de la table, de la famille, de la fête. 

RECETTE HALLA PERDUE

Récupérez des morceaux de Halla (5 à 8 morceaux, si plus, augmentez la quantité d’œufs)

Dans un bol battre 3 œufs frais

Ajouter 2 cull. à soupe de sucte brun

1 sachet de sucre vanille

Faites tremper le pain 10 minutes

Dans une poêle fondre 30 g de beurre

Ajouter le pain sur feu vif

Ajouter sirop d’érable ou miel

Puis servir avec du sucre glace, de la chantilly ou des fruits frais

Dégustez tiède avec du thé ou du café

 

Par Laurence Orah Phitoussi

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